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Si on considère que la mixité sociale dépasse largement la simple question des revenus (20% de logements abordables par ville / quartier) et que cette mixité se joue en premier lieu au niveau des espaces publics, il convient d’établir de nouvelles règles du jeu pour assurer un bon brassage dans les rues et sur les places.
La mixité se déplacera sur des questions d’affinités culturelles et idéologiques (tolérance aux « autres », partage du savoir, etc) et il ne sera pas acceptable par exemple qu’une place soit appropriée uniquement par des danseurs de salsa, au détriment du jeune amateur de rock’n roll qui s’y sentira mal à l’aise, mis à l’écart. Cependant, il est tout à fait discriminatoire d’empêcher quelqu’un d’accéder à un espace public parce qu’il est « danseur de salsa ».
Nous préférons proposer un critère de mixité indirecte, plus neutre, qui ne concerne pas les gens mais leurs « attributs ».
Ainsi, afin qu’une place ne soit pas monopolisée par des « cools », on pourra introduire un critère de densité maximale de barbus ou de moustachus à lunettes. Ce critère vestimentaire apporte un intérêt supplémentaire, sa mise à jour régulière afin d’anticiper les effets de mode. Un groupement de couturiers pourra définir chaque année les éléments sur lesquels il faudra porter attention : la moustache telle année, le bandana l’année suivante (les membres de deuxdegres.net misent beaucoup sur le retour du bandana).
Attention à la monopolisation d’un espace public par un seul groupe social :
Autre critère par exemple, les animaux de compagnie. La mairie de Bordeaux l’a bien compris avec un arrêté « interdisant le regroupement de chiens au comportement bruyant ou agressif, propre à troubler l’ordre public ». Voici une mesure bienvenue qui préservera l’espace public de nombreux désagréments et qui veillera à maintenir une mixité adéquate. Nous ne mettons pas dehors directement les punks ou les vieux emmerdeurs mais indirectement via leurs chiens. Attention à la mixité en yorkshire dans certaines villes huppées.
Personnes visées par la mixité indirecte :
Attention, cette mixité indirecte n’est pas parfaite et il existe des marges d’interprétation importantes.
A l’évidence, cet individu, bien que seul et n’ayant pas un impact important dans la composition sociale du quartier, tombe sous le coup de la loi contre le regroupement de chiens bruyants :
Par contre, pour l’exemple suivant, la dangerosité de ces chiens est moins avérée et il semble que le contrôle de la mixité sociale des espaces publics exige des fois une certaine souplesse et ouverture d’esprit :